Le ministère du Commerce maîtrise-t-il les données du marché ? Les explications et les chiffres fournis, le 17 septembre, par le département de Bekhti Belaib concernant la disponibilité du sucre laissent supposer une ignorance totale de la situation du marché et des caractéristiques de ce produit.
Dans des déclarations à l’agence officielle APS, reprises par la presse, Abdelaziz Ait Abderrahmane, directeur général de la Régulation et de l’organisation des activités au ministère explique : « l’approvisionnement des marchés en sucre s’effectue régulièrement par les opérateurs économiques. Les quantités (de sucre roux) disponibles sont estimées à 1,07 million de tonnes. Ces quantités assurent la production de sucre blanc pour 29 mois », soit 871 jours, a-t-il ajouté.
Comprendre : avec une moyenne de 3 500 tonnes consommées par jour, l’Algérie disposerait d’un stock de sucre blanc de 3 millions de tonnes, selon les calculs de M. Ait Abderrahmane
D’où tient-il ces chiffres ? Le responsable ne le dit pas. Mais ces affirmations sont très loin de la réalité. Et pour cause : Cevital qui assure 80 % du marché local, dispose d’une capacité de stockage de 250 000 tonnes. Qui stocke alors les 2,75 millions de tonnes restant ? Mystère.
Mieux : stocker une telle quantité de sucre, non seulement, est très compliqué techniquement (le produit requiert des conditions de stockage particulières) mais c’est surtout très coûteux pour celui qui le stocke. En effet, avec une moyenne de 450 dollars la tonne, 3 millions de tonnes représentent 1,4 milliard de dollars !
Pourquoi l’Algérie stockerait-elle une telle quantité en immobilisant une somme aussi importante pour un produit non stratégique, de surcroît disponible sur les marchés internationaux en quantités suffisantes ?
En réalité, les stocks actuels représentent entre un mois et 45 jours de consommation moyenne.
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