la société civile s’active : In Salah veut rester mobilisée

A près avoir déposé, jeudi, une demande de moratoire sur le gaz de schiste à El Mouradia, In Salah espère vraisemblablement une décision providentielle du président Bouteflika qui, dans un scénario peu probable de l’avis des observateurs et des protestataires eux-mêmes, déciderait, par miracle, d’organiser un débat national sur l’avenir énergétique du pays et proclamerait un moratoire sur les gaz et pétrole de schiste au Sahara.



In Salah, dont la société civile veut garder jalousement cet élan citoyen inédit qui a unifié ses rangs devant la question de l’après-fracturation hydraulique impliquant l’injection de produits chimiques toxiques dans le sol du Tidikelt, organisera aujourd’hui, à la veille du 24 février, une conférence de presse à laquelle elle a convié la presse nationale pour parler du moratoire déposé à la Présidence, de sa position envers la manifestation du 24 février et pour répondre aux questions des journalistes sur le devenir du mouvement de protestation au lendemain du 24 février 2015. Selon Slimani Abdelhamid, animateur du mouvement, In Salah organisera sa marche du 24 février «qui n’a rien à voir avec celle des partis de l’opposition».


Selon notre interlocuteur, «l’objectif est de marquer cette commémoration de la nationalisation des hydrocarbures par une nouvelle marche qui verra la participation massive des habitants d’In Salah contre le passage à la fracturation hydraulique et en soutien à la demande de moratoire adressée au chef de l’Etat».


Une autre marche, 700 km plus au nord. Après une nouvelle marche sous la pluie samedi, le front populaire contre le gaz de schiste, actif depuis le mois de juin 2014 à Ouargla, se veut résolument solidaire d’In Salah.


C’est pratiquement la seule ville du Sud qui tienne un sit-in permanent sous une kheïma depuis trois semaines, la seule à se mobiliser chaque week-end depuis deux mois et à organiser des conférences scientifiques ambulantes à travers ses quartiers et sa périphérie. Le succès de ces débats quotidiens à la rencontre du peuple est tel que l’un des principaux animateurs, le professeur Segni Laadjal, a été convié à aller à Sahat Somoud, à In Salah, pour parler aux manifestants du Tidikelt venus par milliers sur l’esplanade de la daïra écouter le savant venu de Ouargla défendre les appréhensions et les peurs exprimées depuis le 31 décembre 2014.


A chacun sa marche, même si la date est la même et rassemble les différences. Et à Ouargla, la commémoration du 24 Février, chapeautée par le Premier ministre Abdelmalek Sellal en personne, revêt une importance cruciale.


C’est un rappel des promesses et des engagements non tenus, un nouvel ultimatum qui sera lancé à la veille du 27 février, l’autre date emblématique de la région, celle des manifestations populaires contre la scission du Sahara du Nord de l’Algérie tenues en 1962 à Ouargla. Une stèle vient d’être érigée en l’honneur des martyrs de cette marche réprimée par le colonisateur.






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