Taux d’Inflation : Les chiffres de l’ONS sont-ils fiables ?

La courbe de l’inflation affiche une tendance baissière, selon les derniers chiffres de l`Office national des statistiques (ONS), qui souligne que l’évolution des prix à la consommation en rythme annuel a été de 4,3% jusqu’à avril 2018, soit durant la période de mai 2017 à mai 2018 en comparaison avec la même période 2016-2017. Des valeurs beaucoup moins galopantes que prévu donc, qui se situent même en deçà des prévisions de la loi de finances 2018 qui table sur une hausse du taux de l’inflation en 2018 à hauteur de 5,5%, avant une décélération de 4% en 2019 et de 3,5% en 2020. L’ONS livre ainsi des chiffres plus «mesurés» jusqu’au mois de mai en cours, ce qui laisse perplexe face à la réalité des hausses continues de tous les prix et coûts de production constatées sur le terrain. La question se pose quant à l’échantillon qui sert de base de calcul de l’inflation par l’ONS, au vu du décalage qui existe entre les hausses en série que connaissent tous les produits et services. Des hausses qui occasionnent une dégringolade jamais égalée jusque-là du pouvoir d’achat des ménages, dont les catégories moyennes. Face à ce constat et au vu de tous les paramètres qui influent sur la hausse des prix, le calcul mensuel par l’ONS des prix des produits et services, pondéré selon son importance dans les budgets des ménages notamment, devrait donner des valeurs inflationnistes plus importantes. Or, l’ONS livre un calcul plutôt modéré, loin de la réalité. Celle-ci est pourtant sérieusement impactée par les mesures prises dans les lois de finances 2017 et 2018, notamment les hausses des prix des produits pétroliers et des factures d’électricité et de gaz notamment. La baisse du pouvoir d’achat est par ailleurs accélérée par les restrictions des importations. Une mesure qui, ajoutée la dépréciation de la valeur du dinar, produit une hausse des prix de tous les produits, qu’ils soient alimentaires ou autres. Par ailleurs, malgré les assurances du gouvernement, les experts ont tous tablé sur l’impact négatif du recours à la planche à billets sur la courbe de l’inflation et, par ricochet, sur les budgets des ménages, qu’ils soient en situation difficile ou plus nantis. Des facteurs qui, additionnés, indiquent une généralisation de la hausse des prix et rendent incompréhensibles la méthode de calcul de l’ONS et l’écart flagrant entre le taux d’inflation annoncé et l’inflation réelle. L’ONS joue-t-il sur certains paramètres et valeurs de pondération «subjectives» pour arriver à un calcul mesuré de l’inflation, loin de la réalité des ménages ? Selon certains avis, en se basant sur un calcul de l’inflation suivant d’autres paramètres et indices que ceux utilisés par l’ONS, on obtiendrait en effet une inflation «beaucoup plus importante». Il est à rappeler que l’ONS souligne, selon l’APS, que le taux de 4,3% est calculé jusqu’en avril 2018, en tenant compte de 12 mois (de mai 2017 à avril 2018) par rapport à la période allant de mai 2016 à avril 2017. La variation mensuelle des prix à la consommation, soit l’évolution de l’indice du mois d’avril 2018 par rapport à celui du mois de mars 2018, a augmenté de 0,6%, selon l’ONS. En termes de variation mensuelle et par catégorie de produits, les prix des biens alimentaires ont inscrit une hausse de 1,1% en avril dernier. A titre d’exemple, les prix des produits agricoles frais ont grimpé de 2,3% en raison, essentiellement, de l’augmentation des prix des fruits (+6,6%), des légumes (+5%) et du poulet (+10%). En revanche, certains produits ont affiché des variations négatives, principalement la pomme de terre (-7,8%) et les œufs (-3,9%). Les prix des produits alimentaires industriels ont enregistré une relative stagnation, selon l’ONS, alors que ceux des produits manufacturés ont évolué de 0,2% et que les services ont connu une stagnation. Par groupe de biens et services, les prix des meubles et articles d’ameublement ont augmenté de 1,5%, alors que ceux du groupe éducation-culture-loisirs ont augmenté de 0,3%. Les prix du reste des produits se sont caractérisés par des stagnations, selon la même source.  

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