Les résidents dénoncent le «chantage» du ministère

«Le ministère cherche à discréditer notre mouvement en essayant de réduire les revendications à l’aspect matériel.» Les médecins résidents, en grève depuis le mois de novembre dernier, ont décidé de maintenir le débrayage et le boycott des examens de spécialité. La réunion tenue hier entre des représentants du ministère de la Santé avec les délégués du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) reflète «l’absence de volonté de discuter de la situation réelle et de soumettre des propositions», ont indiqué hier les représentants du Camra. Les résidents, qui ont tenu hier un rassemblement national au niveau du Centre hospitalier universitaire Musatpha Pacha, ont renouvelé leur engagement à continuer leur mouvement de protestation pour faire aboutir l’abrogation de l’obligation du service civil et la levée de l’exclusion des médecins du service national après l’âge de 30 ans. Selon Hamza Taleb, délégué du Camra, l’absence du ministre à la rencontre «renseigne sur le peu d’intérêt porté au dossier des résidents». Le ministre, en déplacement à Cuba, «a visiblement plus important à faire que d’engager un processus de solution à la crise que vit le secteur», déplorent les résidents. La «mauvaise volonté du ministère» se traduit par le fait que la réunion d’hier se soit déroulée avec un comité de réflexion «sans aucun pouvoir décisionnel» alors que les résidents s’attendaient à une véritable réunion de négociation, indique le Camra dans la déclaration faite à leurs collègues à l’issue de la rencontre avec les responsables du ministère. Le Camra à dénoncé en outre les comptes rendus des différents rencontres que le ministère a diffusés «avec un contenu différent de ce qui a été débattu durant les rencontres». «Nous tenons à démentir les informations répandues par le ministère selon lesquelles les résidents réclameraient des salaires de 500 000 da. Nous avons évoqué des propositions liées aux modalités de l’organisation du service civil. Nous avons formulé des propositions sur le zoning, entre autres. Le ministère cherche à discréditer notre mouvement en essayant de réduire les revendications à l’aspect matériel», souligne le délégué du Camra. Ce dernier dénonce également le non-respect du calendrier des rencontres qui devaient s’étaler sur trois jours. «Les réunions ont été éparses, ce qui rend le délai de présentation des revendications et des propositions long. C’est au détriment de la prise en charge des malades.» Le sit-in hier au niveau du Chu Mustapha a été marqué par le soutien du collectif des spécialistes assistants aux médecins résidents. Plusieurs centaines de médecins résidents venus de plusieurs établissements à travers le pays ont pris part à l’action de protestation. Les médecins ont dénoncé la «déstructuration» du système de santé. Les résidents ne veulent plus continuer à assister «impuissants» à la mauvaise prise en charge des malades. L’absence des moyens humains et techniques est également dénoncée par les protestataires qui ont, par la même occasion, rejeté l’avant-projet de loi sur la santé. Les résidents ont par ailleurs dénoncé «le chantage et les mesures d’intimidation exercés par le ministère». Les médecins pointent du doigt les ponctions sur salaires que le ministère menace d’appliquer dans une note diffusée avant-hier. Les résidents, qui se disent déterminés à aller «jusqu’au bout», soulignent que le travail ne sera pas suspendu au niveau des services des urgences. L’action de protestation s’est déroulée dans le calme hier. Un dispositif a quadrillé la capitale depuis les premières heures de la journée.  

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