Le wali de Ouargla annonce une solution radicale

Abdelkader Djellaoui, wali de Ouargla, veut en découdre avec les manifestations quasi-permanentes des chômeurs et annonce une solution radicale qui pourrait absorber tous les demandeurs en une seule opération d’envergure courant 2018. Révélé en exclusivité à El Watan lors d’une interview bilan à paraître, Djellaoui fait état d’un accord commun avec les PDG des filiales de Sonatrach le 26 décembre dernier, en marge de l’assemblée générale du comité de gestion de la ville nouvelle de Hassi Messaoud. Cet accord qualifié d’historique par le premier magistrat de la wilaya est un engagement des sociétés pétrolières nationales à fournir toutes leurs prévisions de postes à pourvoir pour l’exercice 2018 à la même date de sorte à constituer une offre globale de plusieurs milliers d’emplois au profit de la main-d’œuvre locale. Cette liste de postes sera transmise à l’Anem qui la dispatchera à son tour sur les 21 communes de la wilaya afin d’en faire profiter le maximum de chômeurs inscrits et répondant aux critères du logiciel El Wassit. Même s’il ne donne pas d’estimation du nombre de postes à pourvoir, le wali pense pouvoir en finir avec toute la demande actuelle et se montre confiant, estimant que «tous les chômeurs de la wilaya de Ouargla sont répertoriés et connus de nos services, ils bénéficieront tous de postes courant 2018». Le wali de Ouargla, qui a réitéré son appel aux investisseurs nationaux et étrangers pour venir jouir d’une attractivité territoriale grandissante de la wilaya de Ouargla, vient de donner son aval à une dizaine de projets de grande envergure dans les domaines agricoles et industriels tant dans les zones d’activités économiques de Ouargla et Touggourt que dans celle de la nouvelle ville de Hassi Messaoud, où des terrains domaniaux au dinars symbolique sont proposés à la concession pour des projets structurants. C’est ainsi que la wilaya de Ouargla s’apprêterait à répondre au défi de l’emploi en temps de crise, affirme Djellaoui, qui pense au même titre que Bedoui, qui soulignait en octobre dernier que «le secteur pétrolier ne pouvait pas absorber toute les demandes d’emploi des chômeurs du Sud», que «l’emploi dans le secteur pétrolier est loin d’être une solution à lui seul et qu’il faut s’orienter vers d’autres solutions alternatives pour régler les problèmes d’embauche au Sud». Manifs Les mesures prises par les autorités de concert avec les filiales de Sonatrach, fin décembre, n’ont pas été assez explicites pour trouver écho chez les chômeurs qui multiplient, eux, leurs manifestations plus ou moins importantes depuis quelques jours. Avec une absence remarquée de la Coordination de défense des droits des chômeurs de Tahar Belabbas, c’est une occupation de l’espace public à différents points de la ville qu’opèrent de nouveaux collectifs qui se constituent au gré des réponses négatives au niveau des bureaux de main-d’œuvre, ce qui pousse ces groupes à se mobiliser qui près de l’agence de l’emploi de Boughoufala, ou encore de l’unité des pompiers de Beni Thour, ou bien à proximité de l’APC de Rouissat. Ces sit-in sporadiques, dont la principale caractéristique est l’installation de kheimas permanentes occupées ou pas par les chômeurs, ont été couronnés par un regroupement tenu samedi à Souk El Hadjer en guise de test de rue. Ces chômeurs inscrits sur les listes des demandeurs d’emploi de l’Anem se disent lésés par le manque d’offres et les conditions imposées par les sociétés qui exigent de plus en plus un niveau scolaire secondaire, un diplôme de la formation professionnelle même pour les postes d’exécution et parfois, la maîtrise des langues étrangères. Ce qui est loin de plaire à la masse des chômeurs manquant de qualification et qui veulent des postes de main-d’œuvre, de gardiennage ou de chauffeur. La revendication d’une embauche directe avec formation sur le tas à la clé a de tout temps été la revendication principale des différentes vagues de chômeurs ayant battu le pavé dans la wilaya de Ouargla depuis les premières manifestations de 2004. Les chômeurs d’aujourd’hui ne semblent pas se résigner à accepter des conditions qu’ils jugent insoutenables et injustes. Samedi, certains d’entre eux ont interpellé les syndicats nationaux appelés à soutenir les classes ouvrières moyennes et faibles et faire de l’absorption de la main-d’œuvre locale vivant à proximité des puits pétroliers leur priorité. Dans un discours tantôt ciblant les entreprises, qui joueraient la carte de l’embauche hors wilaya au prétexte de rechercher des profils inexistant sur place, tantôt orientés contre les services de l’Anem, qui profiterait elle de passe-droits avantageant des proches des agents de l’agence, mais aussi ceux de leurs connaissances, voire même des personnalités tirant les ficelles dans l’ombre, les chômeurs estiment aujourd’hui que le dossier de l’emploi à Ouargla ne trouvera jamais d’issue favorable aux plus faibles vu les enjeux qui dépassent la wilaya de Ouargla pour concerner des intérêts à l’échelle nationale. A Hassi Messaoud, le plus grand bénéficiaire de la situation prévalant à l’Anem seraient donc les syndicats, estiment les chômeurs qui les accusent de constituer une mafia tentaculaire dont la fièvre électorale à la représentation forcée des travailleurs n’a d’égale que les services rendus à des personnalités influentes.

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