Le mystère reste entier

C’est le black-out total sur l’affaire de la fuite des sujets du baccalauréat de la session de 2016. Alors que la communauté éducative vit dans l’angoisse de la répétition du scénario de la fuite, cette année encore, les commanditaires du scandale du bac de l’année dernière ne sont toujours pas connus. L’enquête des services de sécurité, après l’annonce officielle de la fraude, s’est soldée par l’arrestation de trois hauts cadres de l’Office national des examens et concours (ONEC) dont le directeur pour «divulgation de secret d’Etat» et «atteinte à l’ordre public». Après plusieurs mois de détention, faut-il le souligner, la justice a prononcé, fin 2016, la relaxe au profit du directeur et des inspecteurs de l’Onec. Qui sont donc les véritables commanditaires ? Une année après les faits, les Algériens ignorent encore ces détails de très grande importance. Les commanditaires ont-ils été identifiés, y a-t-il des informations non communiquées ? L’enquête est-elle toujours en cours, ou est-elle classée ? La direction de la Gendarmerie nationale ayant conduit l’enquête se contente de nous répondre qu’«il n’y a pas de nouvelles à informations à vous communiquer», tandis que le ministère de la Justice refuse carrément de répondre aux sollicitations du journal. Pourtant, aux yeux des enseignants, seules les conclusions de l’enquête permettront d’identifier la faille ayant facilité la fuite des sujets, malgré les moyens humains et techniques déployés pour maîtriser le processus de l’examen, de la conception des sujets jusqu’à leur distribution au niveau des salles. Si au moment des faits, la ministre de l’Education nationale était persuadée que son secteur était la cible d’un «complot qui vise tout l’Etat» avec l’atteinte à la crédibilité de l’examen, aujourd’hui, le ministère ne donne aucun détail sur la partie le ciblant. Ceci, bien qu’au niveau des enseignants, «des soupçons d’implication de hauts responsables du secteur ne seraient pas à écarter», selon des syndicalistes qui craignent la répétition de l’épisode de la fuite des sujets, «uniquement pour déstabiliser la démarche de Nouria Benghabrit dans son projet de réforme de l’école». La ministre de l’Education nationale a exprimé il y a quelques jours, à partir de Béchar, des inquiétudes, quant à l’utilisation, encore une fois, des réseaux sociaux à des fins de fraude, d’autant plus que malgré les mesures draconiennes déployées, les sujets des épreuves de l’examen de 5e, tenues le 24 mai, ont fuité quelques minutes seulement après leur distribution dans les salles d’examen. Pour rappel, durant les épreuves de l’examen du bac de l’année dernière, la fuite des sujets ayant contraint les pouvoirs publics à l’organisation d’une deuxième session, a touché plusieurs matières et filières. Rappelons également que les questions ont fuité et circulé sur les réseaux sociaux plusieurs heures avant les épreuves, malgré les mesures de blocage des réseaux sociaux et de la 3G.  

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