La nette victoire, dimanche, de Benoit Hamon (58,71% des suffrages) contre Manuel Valls (41,29%) ne masque pas les attaques dont le vainqueur a fait l’objet lors de la campagne de la primaire de la gauche.
Interpellé plusieurs fois par son rival au sujet de son supposé laxisme face à l’islam et sur la condition des femmes musulmanes qui portent le voile, le candidat Hamon a aussi essuyé des critiques venant d’autres politiciens de gauche. Un membre du gouvernement aurait même déclaré qu’il était « le candidat des Frères musulmans ».
Manuel Valls: »Il y a des ambiguïtés, des risques d’accommodement » avec l’islamisme radical de la part de Benoît Hamon http://pic.twitter.com/pH0d4TrQLs
— franceinfo (@franceinfo) 24 janvier 2017
Plus à droite c’est sur Internet qu’il est moqué par des internautes d’extrême-droite qui l’ont rapidement renommé « Bilal Hamon », lui créant même un compte Twitter parodique faisant suite aux faux comptes « Djamel Macron » et « Farid Fillon ».
Loin de se démonter, Benoît Hamon déclarait, le 26 janvier dernier : « Je suis fier que l’extrême droite m’appelle Bilal, c’est un très joli prénom. Et je serais fier qu’ils m’appellent Eli, David, peu importe, mais tous ces noms qu’ils détestent, eux les antisémites, eux les racistes, à qui nous ne laisserons ni la France ni la République ».
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Hamon, Macron et Mélenchon presque sur la même ligne
Le candidat qui représentera le PS et une partie des écologistes a maintes fois exposé sa vision de la laïcité en indiquant que ce concept ne devait pas être utilisé pour stigmatiser les musulmans.
Jean-Luc Mélenchon, son concurrent direct, partage plus ou moins la même vision. « La laïcité, c’est la séparation des églises et de l’État, pas la guerre contre l’islam », déclarait-il, le 19 janvier dernier à Marianne. Enfin, tout comme Benoit Hamon, Emmanuel Macron s’est montré défavorable à l’interdiction du voile à l’université, s’opposant aussi à Manuel Valls sur ce sujet.
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À droite, Fillon dénonce « l’islam radical »
Dans un discours prononcé dimanche, le candidat des Républicains François Fillon a détaillé un peu plus les mesures pour lutter contre l’islam radical qui « mine [les] concitoyens musulmans ». François Fillon souhaite « un strict contrôle administratif du culte musulman, tant que son ancrage dans la République ne sera pas pleinement achevé ».
« Je veux la dissolution immédiate de tous les mouvements qui se réclament du ‘salafisme’ ou des Frères musulmans », a-t-il ajouté. Fait intéressant, il a prononcé un discours légèrement modifié, note Le Lab Politique d’Europe 1.
Le candidat déclare en effet vouloir une clarification des « relations avec les États qui abritent les doctrinaires de l’islam radical et les marchands de ‘burkini’ », sans mentionner l’Arabie saoudite et le Qatar, deux pays qui figuraient sur le discours préalablement envoyé aux rédactions.
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