« Crime contre l’humanité » : Macron clarifie (encore) ses propos sur la colonisation

Neuf jours après le début de la polémique, Emmanuel Macron, candidat sans étiquette à la présidentielle française, a tenu une nouvelle fois à nuancer ses propos sur la colonisation. 

En marge de son déplacement à Alger la semaine dernière, le candidat à la présidentielle avait accordé une interview à la chaîne Echorouk News, diffusée mardi 14 février, dans laquelle il qualifiait la colonisation de « crime contre l’humanité ».

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Interrogé ce vendredi 24 février au micro de BFM TV, Emmanuel Macron a expliqué que la colonisation était un « crime contre l’humain » et donc , de fait, qu’il s’agissait bien d’un « crime contre l’humanité ». Il précise toutefois qu’ « en aucun cas, ce n’est comparable à la Shoah et à l’unicité de la Shoah. Beaucoup ont compris que je voulais comparer les choses, ce n’est pas vrai », a-t-il insisté.

Pour rappel, plusieurs candidats à la présidentielle se sont désolidarisés, ou ont condamné plus fermement les propos de Macron sur le sujet. Benoît Hamon, le candidat socialiste, a ainsi refusé de tomber dans ce qu’il nomme une « concurrence mémorielle ». « Je ne suis pas pour caractériser cela comme un crime contre l’humanité », a-t-il lancé dans l’émission le «Grand Jury» RTL/Le Figaro/LCI  dimanche 19 février, « parce que cela veut donc dire que l’on envisage qu’une cour pénale internationale puisse juger des Français pour crime contre l’humanité d’une part, et d’autre part que nous hissons cette blessure-là au niveau de la Shoah, du génocide rwandais, du génocide arménien. Je ne veux pas rentrer dans une forme de concurrence mémorielle ». 

De son côté, François Fillon, le candidat des Républicains, condamne une faute politique. « Le crime contre l’humanité, c’est la Shoah, les génocides, l’esclavage… Oser comparer la colonisation à ces événements monstrueux, c’est une vraie faute. Cela dénote chez Emmanuel Macron un manque de profondeur historique et une absence de colonne vertébrale », estime-t-il dans les colonnes du Figaro le 17 février. 

Ce vendredi, l’ancien ministre de l’Économie a également expliqué que ses propos tenus sur la chaîne Echorouk News renvoyaient « à une définition élargie des crimes contre l’humanité », d’ailleurs intégrée, selon le candidat « dans notre droit français en 2010 par Nicolas Sarkozy et le gouvernement de François Fillon ».  

Macron fait ici référence à la loi du 9 août 2010 portant adaptation du droit pénal à l’institution de la Cour pénale internationale. « Ce texte crée l’incrimination de  l’incitation publique et directe à commettre un génocide, adopte une définition élargie des autres crimes contre l’humanité afin d’englober certains actes visés à l’article 7 de la convention de Rome », détaille la Gazette du Palais, référence en matière d’information juridique, le 10 août 2010. Dans le fameux article 7 de la convention de Rome, figurent notamment la torture, le viol, l’esclavage, l’apartheid…

Enfin, il indique au micro de BFM TV qu’il n’a jamais dit et demandé « à ce qu’on reconnaisse ou qu’on ouvre une procédure de reconnaissance ( de la colonisation, NDLR) comme étant un crime contre l’humanité) (…) car ce serait un anachronisme. On parle de faits qui sont bien antérieurs, qui sont parfois séculaires ». 

Dans une vidéo postée jeudi 16 février sur son site, le candidat avait souhaité mettre fin à la polémique. L’expression « crime contre l’humanité » avait alors été gommée du discours. Toutefois, le candidat à l’Elysée maintenait sa position « il faut avoir le courage de dire la vérité […] dire que la colonisation a entraîné la négation du peuple algérien ».  

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