Constantine a vécu une nuit particulièrement agitée. La tentative de l’attentat suicide, dimanche soir contre un commissariat de la ville, a été plus que choquante, car personne ne s’attendait au retour des kamikazes. Pourtant, les services de sécurité avaient averti sur une telle éventualité, notamment à Constantine.
Sur les lieux du crime, à Bab El Kantara, les traces de la déflagration ont été effacées dès les premières heures de la matinée de ce lundi. Dix à quinze policiers de la BRI étaient positionnés devant le poste de police pris pour cible par un kamikaze. Ce dernier a été neutralisé après des tirs de sommations d’un policier ayant pressenti le danger. Ce dernier usera de son arme pour stopper la progression du terroriste vers l’entrée du siège.
Selon les témoignages recueillis sur les lieux, le kamikaze aura néanmoins réussi à actionner sa ceinture alors qu’il était déjà à terre, blessant deux policiers. Des témoins évoquent également la blessure de deux citoyens qui n’étaient pas loin de l’explosion. « J’étais là au moment de l’explosion, je suis encore sous le choc, c’est impressionnant. Nul ne s’attendait à un tel acte », confie le propriétaire d’un magasin limitrophe. « D’un coup tout était devenu noir. On avait pensé à une explosion de gaz, ensuite une voiture piégée mais finalement c’était un kamikaze. S’il n’avait pas été stoppé par le policier de garde, ça aurait été une catastrophe », affirme-t-il.
Un jeune de 20 ans avec sa petite-nièce, témoigne
« J’étais à quelques mètres seulement, juste au bout des escaliers. Quand ça a explosé je me suis retrouvé projeter vers ce restaurant », raconte un jeune de vingt ans accompagné par sa petite-nièce. « Je n’ai pas compris ce qui s’est passé. En reprenant mes esprits j’ai constaté les dégâts », ajoute-t-il.
Malgré l’effacement des traces devant le poste de police, les vitres des habitations détruites continuent de renseigner sur l’importance des dégâts encore visibles. Même les vitres des véhicules stationnés au niveau d’un lavage non loin du lieu du crime ont été brisées. L’intonation était très forte, laissant supposer que le kamikaze portait des explosifs qui auraient pu potentiellement détruire tout le bâtiment regroupant une dizaine de familles.
La police scientifique a prélevé sur les lieux les morceaux de chair du kamikaze pour des tests ADN afin de permettre son identification. Des sources sécuritaires n’écartent pas de lien entre cet attentat et l’assassinat du policier en octobre dernier à Ziadia. Il s’agirait donc du groupe affilié à Daech qui agit sous la coupe de Laouira, auteur de l’assassinat du policier.
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