Les déclarations de l’ANC consacrent l’échec de l’opération de séduction du Maroc en Afrique du Sud

Le Congrès national africain (ANC) d’Afrique du Sud a réagi ce mardi à l’annonce de l’adhésion du Maroc à l’Union Africaine (UA), déclarant « regretter » la décision de l’Organisation. Pour le Maroc, les déclarations de l’ANC, parti historique actuellement au pouvoir en Afrique du Sud, sonnent comme un aveu d’échec dans sa stratégie de séduction ayant précédé son adhésion hier à l’UA. Notamment vis-à-vis de l’Afrique du Sud, l’un des pays les plus influents économiquement et politiquement dans le continent africain. Explications.

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L’opération de séduction du Maroc vis-à-vis de l’Afrique du Sud a débuté officiellement il y a près d’un an, lorsque le roi Mohammed VI a annoncé en février dernier l’intention de son pays d’améliorer les relations diplomatiques entre les deux pays par la désignation d’un ambassadeur à Pretoria. Cette annonce visait à rectifier la décision prise par le Maroc en septembre 2004 de réduire les relations diplomatiques avec l’Afrique du Sud, après avoir sévèrement critiqué la décision de ce pays d’inaugurer un bureau de représentation sahraoui à Pretoria.

Le Centre de recherche sur l’Afrique et le Moyen-Orient (Amec), basé à Johannesburg, expliquait dans un article publié en juin 2016 que l’Afrique du Sud considérait possible de maintenir de bonnes relations avec le Maroc et la RASD, qu’elle voit comme deux États indépendants. Une position similaire que l’Afrique du Sud a adoptée pour la Palestine et Israël.

Mais le Maroc, qui a historiquement soutenu le mouvement anti-apartheid et apporté un soutien financier, diplomatique et militaire à l’ANC et qui a reçu Nelson Mandela durant les années 1960, a vu d’un très mauvais œil le soutien apporté par Pretoria à la cause sahraouie. Or, l’Afrique du Sud voit l’occupation du Sahara occidental comme le dernier conflit colonial en Afrique, et estime que son soutien à la RASD fait partie intégrante de sa politique étrangère guidée par des impératifs de droits humains, indique l’Amec.

Douze ans après la décision de réduire les relations avec Pretoria, le Maroc est donc revenu à la charge l’an dernier avec l’ambition à peine voilée de rallier à sa position au sujet du dossier sahraoui  les pays les plus influents du continent africain, dont l’Afrique du Sud. Outre la désignation d’un ambassadeur, le Maroc a envoyé à la fin d’année 2015 une délégation de 150 membres, incluant le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères marocains, au sommet Africités organisé à Johannesburg, rappelait le centre Amec.

Le centre Amec prévoyait cependant dans son analyse que les conséquences politiques de ces manœuvres seraient « minimales. La position de l’Afrique du Sud sur la RASD est peu susceptible de changer. Pretoria a été catégorique à ce sujet, et altérer sa position ébranlera son pouvoir de convaincre, ses aspirations hégémoniques et son autorité morale sur le continent. Les liens étroits entre l’Afrique du Sud et l’Algérie assureront qu’il se référera à la position de l’Algérie au sujet de la RASD », estimait le Centre de recherche sur l’Afrique et le Moyen Orient.

Près de neuf mois plus tard, force est de constater les prévisions se sont confirmées, et les déclarations de l’ANC au sujet de l’adhésion du Maroc à l’Union Africaine font figure d’échec à l’opération de séduction lancée par le Maroc.

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