Il réalise sa meilleure année depuis 2009 : quelles perspectives pour le baril en 2017 ?

Malgré une légère fausse note pour sa dernière cotation (-0,01%) hier vendredi, le baril de Brent termine l’année bien mieux qu’il ne l’a commencée. À 56,82 dollars, le pétrole de référence pour le baril algérien, clôture à son plus haut niveau de 2016. C’est le double des niveaux atteints en janvier dernier, à 28 dollars le baril. Sur l’ensemble de l’année, le Brent gagne 52%, soit sa meilleure performance depuis 2009.

Bonne nouvelle pour le budget de l’État

Du point de vue de l’Algérie, c’est une nouvelle rassurante : le budget de l’État (Loi de finances) pour l’année 2017 est calculé sur la base d’un baril à 50 dollars. Malgré cela, le gouvernement table sur un déficit de près de 12 milliards de dollars. La question du financement de ce déficit est délicate.

Avec la disparition du matelas financier du Fonds de régulation des recettes (FRR), l’Algérie peinerait à trouver de l’argent frais pour combler ce trou. Cela dit, si les cours se maintiennent à leur niveau actuel, le FRR serait de nouveau alimenté par la différence entre le prix de référence (50 dollars) et le prix réel sur le marché. L’État aura ainsi la possibilité de financer son déficit budgétaire avec ces rentrées d’argent et pourra passer le cap avec plus de marge de manœuvre. Mieux, les cours pourraient s’orienter à la hausse à partir de 2017, dégageant ainsi des « excédents » budgétaire pour le pays.

Un baril à 60 dollars ?

Cette piste semble plausible, d’autant que les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et 11 autres producteurs majeurs (dont la Russie) ont convenu, en septembre dernier à Alger, de réduire l’offre de brut de 1,8 million de barils par jour (bpj). Cette décision contribuera à rééquilibrer le marché qui souffre, jusqu’à présent, d’une surabondance de l’offre, à l’origine de l’effondrement des cours.

Ainsi, la majorité des analystes anticipent une poursuite de la remontée des cours de l’or noir, dans le courant de l’année prochaine. Les plus optimistes estiment qu’il pourrait atteindre le seuil des 60 dollars dès le premier semestre 2017.

Des incertitudes subsistent ; retour du schiste américain

Malgré ces facteurs favorables, d’autres éléments pourraient perturber une remontée durable des cours. Tout d’abord, celle-ci est largement tributaire de l’accord des pays producteurs sur une réduction de l’offre, explique
Igor Ioussoufov, ancien ministre russe de l’Énergie et fondateur de la société d’investissement Fund Energy, s’exprimant dans le quotidien économique français Les Echos.

Par ailleurs, la bonne tenue des prix du brut dépendra de l’évolution de la demande mondiale. Sur cet aspect, les analystes sont partagés sur l’ampleur de la reprise économique, et donc des besoins de pétrole. « Nous observions de fortes variations des estimations de croissance de la demande pour 2017, entre 1,22 million de bpj (…) et 1,57 million de bpj », résument des analystes du centre de recherche JBC, dans des propos rapportés par Les Echos.

Surtout, des prix du brut plus élevés ne manqueront pas de réveiller les producteurs de pétrole de schiste américains. Passablement affaiblis, ces extracteurs pourraient retrouver de la vigueur en 2017, avec un baril à 60 dollars. Un niveau suffisant pour booster leur rentabilité et donc leur production. Pour preuve, le groupe parapétrolier américain Baker Hughes comptabilise déjà une hausse du nombre de puits en exploitation aux États-Unis, pour la neuvième semaine consécutive, profitant ainsi de la reprise des cours, selon le quotidien économique français.

Enfin, le niveau du dollar, déjà en hausse et appelé à se renforcer davantage, pourrait également peser sur le prix de l’or noir. En effet, le billet atteint des niveaux historiques face à l’euro et d’autres devises, à la faveur d’un relèvement des taux d’intérêt directeurs de la Réserve Fédérale (banque centrale) américaine. La « Fed » a d’ailleurs annoncé 3 nouvelles hausses de ses taux en 2017, ce qui ne manquera pas de faire encore remonter le dollar. Or, la corrélation inverse entre le prix du pétrole et la monnaie américaine est bien établie : plus le dollar est fort, plus les cours du brut plongent.

Ainsi, il subsiste globalement certaines incertitudes sur le comportement des prix du pétrole dans les mois à venir, malgré plusieurs signaux positifs.

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