Accidents de la route : Derrière les chiffres, des vies gâchées…

Le projet de loi relative à la réglementation et à la sécurité routière vise essentiellement à lutter contre l’insécurité routière. Derrière des chiffres froids, combien de drames humains, de vies gâchées ? On déplore annuellement 4000 décès, 60 000 blessés, dont 38 000 deviennent handicapés à vie et des pertes estimées à plus de 100 milliards de dinars, sans oublier la grande douleur des familles des victimes. Chaque jour, 12 personnes en moyenne décèdent sur les routes. Les efforts des autorités publiques pour faire face à ce phénomène se résument au durcissement des sanctions, la révision des programmes de formation, l’amélioration de l’état des routes, la généralisation du contrôle technique des véhicules et la modernisation des appareils de contrôle des services de sûreté. Noureddine Bedoui, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, a relevé que 35% du total des conducteurs responsables d’accidents de la route durant les neuf derniers mois de l’année en cours étaient «détenteurs d’un permis de conduire provisoire», ce qui pose avec acuité «la question de la formation et son efficacité». Rachid Ghezli, commissaire principal et sous-directeur de la prévention routière à la Direction de la sûreté publique, a affirmé que les statistiques des  10 derniers mois de 2016 font état de l’implication de conducteurs «âgés entre 30 et 49 ans dans ces accidents, contrairement aux années précédentes». Selon la Gendarmerie nationale, le phénomène demeure préoccupant au regard des dégâts qu’il engendre et dont les causes peuvent s’expliquer par l’inconscience des usagers de la route quant au respect du code de la route. Le bilan de la Gendarmerie nationale de 2015 explique les accidents de la route principalement par «le facteur humain qui demeure prépondérant avec un taux estimé à 91,76%». Les autres causes énumérées sont l’environnement (8,24%), l’état des routes (3,43%) et l’état des véhicules (4,81%). Dans ce contexte, il faut savoir, selon les dernières statistiques, que le parc national de véhicules compte 8,3 millions d’unités, dont 62% de véhicules touristiques. Le taux de motorisation est passé d’un véhicule pour 10 habitants en 1996 à un véhicule pour 7 citoyens en 2016. 53% de ce parc ont une moyenne d’âge de moins de 10 ans, alors que 37% ont plus de 20 ans. Les deux-roues sont aussi à l’origine de 9% des accidents. Les causes de ces implications seraient liées à plusieurs facteurs, dont l’excès de vitesse, le dépassements dangereux de droite comme de gauche, le non-respect du code de la route et enfin le non-port du casque, ce qui augmente la vulnérabilité des usagers de motocycles. Il y a aussi une autre réalité : de nombreux véhicules continuent à rouler avec des pièces détachées contrefaites (plaquettes de frein, alternateurs, démarreurs, filtres à huile) qui inondent le marché et provoquent de graves préjudices à l’économie et au consommateur. Pour nombre de conducteurs, l’essentiel est de rouler et pouvoir se déplacer. Mais entre-temps, ils peuvent tuer des gens, augmenter le nombre d’accidents endeuiller des familles.Les accidents de la route n’épargnent aucune catégorie de la société : adultes, enfants et personnes âgées, tous y passent, victimes de conducteurs irresponsables et négligents, dont le comportement est aux antipodes des règles élémentaires de la circulation routière. Outre la vitesse, les accidents peuvent s’expliquer par une distance de sécurité insuffisante entre les véhicules. Les radars sont le symbole de la nouvelle politique de sécurité routière impulsée par les pouvoirs publics, mais ils n’ont pas permis une modification du comportement des conducteurs. Plus que la peur du gendarme, toujours dissuasive, il est important d’aller vers la diffusion d’une culture de la sécurité routière.

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