Nouvelle crise politique en Tunisie

L’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a voté majoritairement, samedi 30 juillet, le retrait de confiance du gouvernement. Avec 118 voix contre, 3 pour et 27 abstention, l’ARP a refusé de reconduire le Premier ministre, Habib Essid, ainsi que son staff, les poussant à la sortie.

Après 18 mois passés à la Kasbah (Palais du gouvernement), les relations entre Habib Essid et le président tunisien, Béji Caid Essbsi, se sont détériorées dernièrement après la proposition de ce dernier de former un gouvernement d’union nationale, il y a presque deux mois, pour entamer une nouvelle étape d’action gouvernementale.

Un bras de fer au sommet du pouvoir

Sous pression depuis des mois, Habib Essid, technocrate de 67 ans, s’est pourtant attaché à son poste, et a refusé de démissionner, remettant son sort au vote du parlement. « Je ne suis pas un soldat qui fuit le champ de bataille », a-t-il déclaré à la chaîne de télévision Attessia.

Arrivé au pouvoir début 2015, l’action de l’ancien protégé du président Essebsi n’a pas toujours fait l’unanimité au sein de la coalition formée par les quatre partis au pouvoir; en l’occurrence Nidaa Tounès, Ennahda, Afek Tounès et l’Union patriotique libre (UPL). À ce titre, l’ARP avait rejeté son premier gouvernement, l’obligeant à le modifier.

Même si la majorité des députés louent son intégrité et son patriotisme, et malgré un bilan positif en matière de lutte antiterroriste, le Premier ministre et son cabinet sont accusés d’être inefficaces à un moment où la Tunisie traverse une période délicate sur le plan économique.

En effet, l’économie tunisienne peine à remonter la pente. La croissance économique n’a pas dépassé les 0,8% en 2015, selon la Banque Mondiale. Le chômage a atteint 15,4% de la population active au premier trimestre 2016, d’après les chiffres communiqués par l’Institut national tunisien des statistiques (INS).

Le plus dur reste à faire

Maintenant que le verdict du parlement est tombé, le gouvernement est officiellement démissionnaire. Le président Essebsi doit nommer dans les dix prochains jours un nouveau Premier ministre consensuel.

Cela ne sera guère une promenade de santé pour le président tunisien quand on sait que le futur successeur de Habib Essid devra avoir la bénédiction des neufs partis politiques et organisations nationales signataires de la plateforme de Carthage, autrement dit l’initiative « d’union nationale ».

En effet, les tractations partisanes battent leur plein. La scission qu’a connue le parti du président, Nidaa Tounès, a conféré la majorité au parti islamiste Ennahda avec 69 sièges. Ce dernier voudra sans aucun doute négocier des ministères régaliens. Les prochains jours s’annoncent difficiles et décisifs.

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