Alger : un père accusé d’agression sexuelle sur sa fille de cinq ans

L’histoire d’Amna* aurait pu passer inaperçue si le traitement de son dossier par la justice n’avait pas pris plus de deux ans. L’affaire remonte à mai 2014 quand son père et présumé agresseur est venu la récupérer dans le cadre d’un droit de visite. L’homme s’est séparé de sa femme. Le lendemain, Amna est de retour à la maison. Elle se plaint de douleurs le soir. Sa mère voit des rougeurs et finit par l’emmener chez le médecin légal réquisitionné par le procureur de la République.

Ses conclusions sont claires. Certes, l’enfant examiné reste « vierge au sein médical du terme ». Mais, dans son rapport, le médecin parle d’un « écartement anormal » qui serait « évocateur d’attouchements superficiels ». Les examens psychologiques effectués lui donnent raison. Les deux parties passent alors devant le procureur de la République du tribunal de Cheraga puis devant le juge d’instruction. Le père est présumé agresseur et mis sous mandat de dépôt. Sa détention dure quelques jours seulement.

Il est libéré puis confronté à sa fillette de cinq ans. « Elle avait peur. Elle ne pouvait pas parler », affirme l’un des proches d’Amna. Le tribunal demande une expertise psychologique. Celle-ci est effectuée à l’hôpital psychiatrique de Frantz Fanon à Blida. « Examinée plus de 5 mois après l’évènement, on note la persistance d’une peur de son père et de revenir sur le sujet. Quand elle le fait, ses propos sont clairs et sans contenu contradictoire », indique le médecin dans son rapport d’expertise.

Quelques jours après, le juge d’instruction prononce un non-lieu en janvier 2015. « Malgré les témoignages et les certificats », regrette notre interlocuteur. La mère de la fillette fait appel au niveau de la Cour de justice de Tipaza qui renvoie le dossier au tribunal pénal et ordonne une prise de corps en mars de la même année. Le père fait cassation au niveau de la Cour suprême qui décide d’annuler la décision de la Cour de Tipaza et de renvoyer le dossier vers la chambre d’accusation de la Cour qui devrait trancher ce mercredi dans l’affaire. L’affaire a été mise en délibérations ce mercredi 29 juin. La chambre d’accusation rendra sa décision le 13 juillet et pour prononcer soit « un non-lieu, soit transférer le dossier vers le tribunal pénal », explique le proche d’Amna.

Pendant ce temps, Amna poursuit sa thérapie. « Sa mère est terrorisée et redoute des ‘’interventions’’ car son ex-mari à des connaissances. Elle ne sait pas quoi faire en cas de non-lieu. C’est qu’un non-lieu voudrait dire que l’homme pourrait toujours avoir des droits de visite. Elle ne cherche pas des indemnisations mais elle ne veut pas pardonner », affirme le proche d’Amna.

(*) Le prénom a été changé.

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