L’Office français pour la protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra) a enregistré au premier trimestre 2016, 20 000 demandeurs d’asile contre un peu plus de 17 000 à la même période de 2015, année de tous les records, soit une hausse de 16%.
Nouveau phénomène symptomatique des situations très difficiles des migrants, l’accroissement des mineurs étrangers isolés : ils étaient 9 970 sur l’ensemble du territoire fin 2015, précise le ministère de la Justice. « Les mineurs étrangers isolés représentent désormais entre 10 % et 20 % du public de l’Aide sociale à l’enfance », indique-t-on à l’ADF (Assemblée des départements de France), qui crie à l’asphyxie, rapporte Le Figaro.
Face à cet afflux, l’État concède depuis 2013 une aide à hauteur de 250 euros par jeune sur cinq jours, le temps de l’évaluation. Un montant « dérisoire » pour l’ADF, qui renvoie la responsabilité de l’addition – estimée par certains élus à un demi-milliard d’euros – à l’État ayant « la main sur la politique migratoire ».
Les autorités françaises signalent aussi une augmentation de 80% des immigrés clandestins en provenance d’Italie.
Un nouveau naufrage
Les survivants du naufrage mercredi d’un bateau de migrants, comptant au moins 650 voyageurs, au large de la Libye, dont un premier bilan avait fait état de cinq victimes, ont évoqué à leur arrivée en Italie la possibilité d’une centaine de morts, selon l’OIM (Organisation internationale pour les migrations). Le naufrage le plus meurtrier reste celui d’avril 2015 quand un autre chalutier avait chaviré, faisant quelque 700 disparus.
Les autorités italiennes ont annoncé lundi avoir participé au sauvetage lors des dernières 24 heures, de plus de 2 600 migrants qui tentaient d’atteindre l’Europe par la Méditerranée à partir des côtes d’Afrique du Nord.
Le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), rattaché à l’ONU, recense jour après jour les mouvements des populations en détresse, notamment en Méditerranée. L’instance fait état de 1 375 noyés ou disparus depuis le 1er janvier. En comparaison, 330 migrants avaient péri en mai 2014 en Méditerranée, et 95 en mai 2015.
Depuis le début de l’année, près de 200 000 personnes sont arrivées en Europe, dont plus de 190 000 par la mer. Parmi ces derniers, 156 000 migrants sont entrés via la Grèce et plus de 34 000 par l’Italie. On note cependant une inflexion en avril avec « seulement » 12 611 arrivées par la Méditerranée.
Bras de fer entre l’UE et la Turquie
Du côté de la Grèce, le flux des migrants en provenance de Syrie, dépend essentiellement des autorités turques qui menacent de remettre en cause « l’accord » intervenu avec l’Union européenne. Ankara menace de rouvrir les vannes si la Turquie n’obtient pas la totalité des contreparties qu’elle demandait. Le président turc avait, lundi, averti l’Union européenne qu’Ankara bloquerait l’application de l’accord sur les migrants si aucun résultat n’était obtenu concernant l’exemption de visa pour ses compatriotes d’ici au 30 juin. Mais il semble de moins en moins probable que la Turquie obtienne gain de cause dans cette affaire depuis que Recep Tayyip Erdogan s’est opposé à un assouplissement de la loi antiterroriste turque (qui s’applique surtout aux opposants à Erdogan), l’une des 72 conditions posées par Bruxelles.
Lundi, Angela Merkel avait réaffirmé la nécessité de remplir tous les critères avant une telle exemption, estimant que « les conditions ne seront pas encore remplies » à cette échéance. « J’ai clairement dit que la voie vers l’exemption de visa passait par 72 points », a souligné la chancelière allemande après une rencontre avec le président turc. « Nous avons besoin de la mise en œuvre de ces points pour accorder l’exemption de visa », a-t-elle précisé.
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