Les plus hautes autorités de l’Etat sont impliquées dans des affaires de corruption sans que la justice se saisisse pour les instruire», a accusé Ali Fawzi Rebaïne, président de Ahd 54, lors d’une conférence de presse tenue au siège du parti, à Alger. Et de se demander : «Comment construire un Etat de droit alors que certains voleurs sont des ministres ou l’ont été ?» Pour l’ancien candidat à la présidentielle, la paralysie du système judiciaire est à mettre sur le compte du lien entre l’institution judiciaire et le pouvoir. «Nous avons réclamé à maintes reprises que le Président ne soit pas désigné comme le premier magistrat du pays. C’est la seule façon d’assurer l’indépendance de la justice. De même que nous avions demandé l’élection du président du Haut Conseil de la magistrature au lieu d’être désigné», a rappelé M. Rebaïne, qui regrette que l’avis de son parti n’ait pas trouvé d’écho auprès des autorités : «Nos propositions n’ont pas été retenues.» Par ailleurs, l’ancien président de l’Association des fils et filles de chahid de la wilaya d’Alger s’en est pris de nouveau aux harkis et à leurs descendants, qui contrôleraient aujourd’hui le pays. Cette fois, le président de Ahd 54 s’est trouvé un allié de circonstance pour alimenter son combat. Il s’est appuyé sur l’enquête menée par Pierre Daum dans son livre Les Harkis, le dernier tabou, — faisant état de près de 400 000 harkis qui seraient restés en Algérie après l’indépendance — pour constater que «l’Algérie des 1,5 million de martyrs n’a plus rien à voir avec celle qui se met en place. Aujourd’hui, l’Algérie est devenue le pays des harkis et de leurs fils». Et d’ajouter : «Ce sont ceux qui ont trahi l’Algérie qui gouvernent aujourd’hui.» Pour ce qui est de l’affaire du rachat du groupe El Khabar, Ali Fawzi Rebaïne s’est étonné de l’absence de solidarité des journalistes avec ceux d’El Khabar. Il a estimé que la corporation devrait se montrer unie, quels que soient les points de désaccord qui peuvent exister entre les différents titres de la presse : «Il faut dépasser les petits règlements de comptes et faire preuve de solidarité.» Car pour lui, «l’affaire El Khabar n’a rien à voir avec le rachat du groupe par l’homme d’affaires Issad Rebrab. Elle est politique.» Enfin, l’ancien candidat à la présidentielle a ironisé sur les résultats du 2e Forum des hommes d’affaires algéro-britannique qui s’est tenu à Alger et dont le patron de Cevital a été exclu. «Un forum dont le seul résultat tangible est l’ouverture d’une école de langues», s’est exclamé, amusé, M. Rebaïne.
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El Watan