Conflits employeur-employé : Lourde mission des inspecteurs du travail

Lorsqu’ils ne sont pas en  train de contrôler sur le terrain, les inspecteurs du travail ne chôment pas. Selon les derniers chiffres communiqués par l’inspection du travail de la wilaya d’Alger, quelque 5500 plaintes ont été reçues durant l’année 2014. Selon Mohamed, inspecteur du travail depuis près de 20 ans dans la wilaya d’Alger, le service en reçoit une soixantaine par semaine. «Les problèmes qui reviennent le plus souvent sont la non-déclaration à la CNAS, l’absence de contrat de travail ou son inadaptation avec la nature du poste occupé, les harcèlements de tous types, la non-perception de salaire ou le sous-paiement par rapport à la fonction occupée. Pour cette dernière, notre intervention reste limitée, surtout si l’employeur respecte le SNMG. Seuls les agents de la Sécurité sociale peuvent agir dans ce sens», explique notre interlocuteur. Et d’ajouter : «Souvent, les employés lésés dans leurs droits ne font pas appel à l’inspection du travail. Ils préfèrent s’armer de patience ou carrément quitter leur poste lorsque la situation est intenable. Nous rencontrons souvent ce cas, lorsqu’il s’agit de harcèlement, notamment physique.» D’après l’inspecteur Mohamed, même lorsque le travailleur harcelé s’adresse à l’inspection du travail, il ne raconte pas tous les détails. «C’est vrai que nous ne pouvons pas réellement intervenir lorsqu’il s’agit de cas pareils, c’est plutôt à la police de le faire, mais nous ne pouvons pas refuser un salarié qui se vient à nous», précise-t-il. La loi régissant la relation de travail demeure peu connue des salariés et des employeurs. Ce constat rapporté par les inspecteurs du travail sur le terrain est confirmé par le nombre important d’employés et de pourvoyeurs d’emploi venant aux inspections du travail en quête d’informations. Certains viennent carrément demander conseil pour savoir si les contrats de travail qu’ils établissent ou qu’ils ont signés sont conformes à la loi. Dans ce volet, l’inspecteur Mohamed explique qu’en Algérie, il n’existe pas de modèle type de contrat de travail. C’est, selon lui, une chose tout à fait normale, étant donné que la loi 90-11 a juste fixé des limites à la relation de travail mais laisse libre cours aux employeurs de l’adapter selon la nature de l’activité de leur entreprise. D’où l’importance du rôle des inspections du travail, qui ont pour principale mission d’assister et d’orienter les employeurs et les employés et surtout être les garants de la loi.

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