Ban Ki-moon a finalement cédé aux pressions. Par la voix de son porte-parole, le secrétaire général de l’ONU a fait savoir qu’il regrettait le malentendu provoqué par ses propos sur « l’occupation » du Sahara occidental.
Rappel des faits
Le 5 mars dernier, le secrétaire général de l’ONU se rendait à Bir Lahlou, une localité faisant partie des territoires sous contrôle du Front Polisario. Dans le cadre de sa visite en Algérie, il était également passé par les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf et faisait alors le constat d’une situation humanitaire « insupportable » et « dramatique ».
« Les enfants qui sont nés au début de cette occupation ont désormais 40 ou 41 ans. Soit quarante ans d’une vie difficile. Je voulais vraiment leur apporter l’espoir que ce n’est pas la fin du monde pour eux », avait déclaré Ban Ki-Moon. Des propos qui ont provoqué l’ire des autorités marocaines, ces dernières estimant que le secrétaire général de l’ONU avait manqué à son devoir de neutralité.
Dès lors, la machine s’emballe et le Maroc accuse ouvertement Ban Ki-moon d’avoir « insulté le gouvernement et le peuple marocains ». Le 13 mars, des manifestations sont organisées et rassemblent trois millions de personnes, si on en croit les médias officiels marocains. Plusieurs membres du gouvernement prennent part à la marche.
L’affaire prend une tournure plus grave lorsqu’une semaine après, le Maroc met ses menaces à exécution et expulse le personnel civil de la Minurso. Au total, 83 personnes travaillant dans le cadre de cette mission pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental, sont priées de plier bagage. Entre-temps, Ban Ki-Moon annule sa visite prévue au Maroc en juillet et maintient toujours ses propos.
Un secrétaire général esseulé
De plus en plus esseulé, le secrétaire général de l’ONU fait finalement volte-face à travers les déclarations de son porte-parole, ce lundi. Dans une conférence de presse, tenue hier, Stéphane Dujarric explique que « l’usage du terme occupation, n’était pas délibéré » et qu’il s’agit là, d’une réaction « spontanée » et « personnelle », rapporte Reuters.
« Nous regrettons les malentendus et les conséquences que cette expression personnelle de sollicitude a provoqués », poursuit le porte-parole de Ban Ki-moon. Ce dernier précise également que la position neutre de l’ONU n’est pas remise en cause et que le Secrétaire général n’a, à aucun moment, voulu « offenser » le royaume chérifien.
Il faut dire que durant cette crise diplomatique entre l’ONU et le Maroc, le secrétaire général de l’organisation internationale s’est retrouvé bien seul. Ce revers et ses regrets font suite au manque de soutien affiché par le Conseil général de l’ONU, qui n’a pas condamné l’expulsion des travailleurs onusiens. Le 25 mars, les membres de l’organe exécutif de l’ONU ont même réclamé une solution rapide à cette crise afin que la Minurso « puisse recommencer à fonctionner pleinement ».
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