La maison-mère de Djezzy se plaint d’un traitement inéquitable en Algérie

Dans un contexte de contreperformances économiques et financières, la maison-mère russe Vimpelcom de l’opérateur de téléphonie mobile algérien Djezzy estime ne pas être traitée de manière équitable par l’Autorité de régulations de la poste et des télécommunications (ARPT) en Algérie.

Le groupe russe craint également l’impact de la chute des prix du pétrole et de l’inflation sur l’économie algérienne et, par conséquent, sur ses résultats. C’est ce qui ressort du rapport publié, ce jeudi 31 mars, et remis à l’Autorité de régulation boursière des États-Unis (US Securities and Exchange Commission).

Cotée à Wall Street, l’entreprise de télécommunications est soumise à des règles strictes, notamment en termes de transparence et d’explication de ses résultats. TSA vous livre les principaux enseignements du rapport.

Des prix défavorables à Djezzy

L’ARPT fixe des tarifs de terminaison d’appels dits MTR (mobile termination rates) défavorables à Djezzy, affirme le rapport. Ces frais que les opérateurs facturent à leurs concurrents sont fixés à 1,1 dinar (DA) par appel pour Djezzy (0,96 DA avant 2015) tandis qu’Ooredoo et Mobilis sont à 1,8 DA et 1,9 DA, selon la même source. Vimpelcom se plaint donc du fait que, malgré « une réduction partielle de l’asymétrie entre les opérateurs », ces tarifs avantagent les concurrents.

Par ailleurs, l’ARPT a classé Djezzy comme « opérateur dominant » du secteur des télécommunications mobiles, indique le rapport. À ce titre, les prix de Djezzy sont soumis à des « obligations plus strictes » et à des tests de marge avant d’être validés par l’Autorité de régulation, déplore VIP.  C’est également le cas pour les offres d’Internet mobile 2G et 3G, en raison des conditions de déploiement prévues, selon la même source.

Inquiétude sur le renouvellement des licences

Les licences d’exploitation accordées aux opérateurs sont renouvelables et celle de Djezzy arrive à expiration en 2016 et doit donc être soumise à approbation de l’ARPT, indique Vimpelcom. Seulement, l’opérateur semble inquiet : « Si la licence est renouvelée, elle pourrait contenir de nouvelles obligations, y compris en termes de coût de la licence ».

Dans le cas où de nouvelles conditions sont imposées (paiement, restrictions diverses…) Djezzy dit craindre que « notre entreprise et nos résultats d’exploitations soient endommagés ». L’inquiétude semble accrue du côté de Vimpelcom, notamment avec le lancement prévu de la 4G. Pour l’heure, Djezzy a payé un total de 64,3 millions de dollars pour ces licences en 2015, contre 85,4 millions en 2014 et 77 millions de dollars en 2013, détaille le document.

Prix du pétrole, inflation et dévaluation du dinar : le cadre macroéconomique inquiète

Par ailleurs, le retournement du marché pétrolier, avec l’effondrement des prix du baril, constitue également une source d’inquiétude pour la maison de l’opérateur algérien. Pour les pays dépendant aux hydrocarbures, comme la Russie, le Kazakhstan et l’Algérie, les perspectives de retour à des croissances soutenues sont « difficiles à prédire ». De plus, « les effets récessifs, les crises de l’euro et de la dette et les bas prix du pétrole continuent à représenter des menaces macroéconomiques significatives pour notre groupe », déclare Vimpelcom.

Toujours au chapitre des risques « macroéconomiques et politiques », la dépréciation du dinar a « négativement impacté notre chiffre d’affaires et notre résultat opérationnel en Algérie en 2015 », déplore la maison-mère de Djezzy. Par ailleurs, le rapport pointe également la politique de contrôle des changes de la Banque d’Algérie comme facteur négatif. Ces contrôles « peuvent limiter les capacités de Vimpelcom à convertir les monnaies locales [en devise, NDLR], à rapatrier du cash au moment opportun et à distribuer les dividendes », indique le rapport.

Enfin, l’inflation, en forte hausse, tend à affecter le pouvoir d’achat des consommateurs dans les marchés de masse (dont l’Algérie fait partie) ainsi que les clients « entreprises », précise la même source. Citant les chiffres de la Banque d’Algérie, Vimpelcom rappelle que le taux d’inflation a atteint 4,4% en 2015.

Des résultats toujours en baisse

Le reste du rapport expose les chiffres et les résultats du groupe, toujours en baisse. À titre d’exemple, l’Ebitda du groupe est passé de 857 millions de dollars en 2014 à 684 millions en 2015, soit une baisse de 20,1%. VIP impute d’ailleurs cette chute en grande partie à la dévaluation du dinar, selon le rapport.

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Par ailleurs, le cashflow de l’entreprise, soit les liquidités disponibles sont également en chute libre. De  6,35 milliards de dollars en 2013, ces fonds passent à 5,28 milliards en 2014 à 2,03 milliards en 2015, selon le document.

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Par ailleurs, l’on remarque également une réduction progressive du nombre de salariés de Djezzy en Algérie. Entre 2013 et 2015, l’on passe de 4 040 employés à 3 669 salariés, soit près de 400 postes de moins en l’espace de 2 ans.

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