En ce premier jour de l’année, ce vendredi 1er Janvier 2016, après la prière du Do’hr, la foule saoudienne a été conviée à un festin macabre et sanglant. 47 personnes allaient être décapitées au sabre par des bourreaux méticuleux et habiles, avant – certainement – d’aller déjeuner, en laissant leurs assistants exposer les têtes coupées d’un côté et les corps de l’autre côté, pour permettre ainsi à la foule avide de sang de déverser sa colère, ses insultes et ses crachats sur ces pauvres cadavres et ces pauvres têtes qui n’ont plus que leur mort pour contester la cruauté d’un régime aux pratiques féodales et fonctionnant dans un temps sidéral et sidérant.
Quarante-sept personnes de tous âges, jeunes et moins jeunes maintenant rigides et sans voix qui restent clouées-là, à même le sol avec des flots de « spectateurs » dont certains entrent en transe et d’autres se lacèrent le visage, les joues de jubilation.
Dans un texte de Camus paru dans les années cinquante (il a fait, aussi, de très belles choses, Camus ! et défendu de nobles causes) contre la peine de mort, celui-ci décrit comment, à l’époque, des milliers de Français venaient de tout le pays pour assister à des exécutions par la guillotine des condamnés à mort, apportant avec eux leurs mômes et leurs victuailles. Camus n’a pas connu l’abolition de la peine de mort en France puisqu’il est décédé en 1960 et que la loi a été promulguée en 1984, mais nous, nous ne connaîtrons pas dans tous les pays qui continuent à pratiquer la peine de mort une telle interdiction qui fonde l’humanisme universel.
Et c’est surtout cette façon de donner cette mort idiote et inhumaine, cette mise en scène macabre, cette foule en délire, qui nous font horreur.
Mais les puissances occidentales n’ont pas condamné cette tuerie collective, barbare et sanguinolente, elles qui sont si promptes à condamner de telles horreurs quand il s’agit des pays « politiquement incorrects ».
Là, il n’y a plus que l’argent sale et l’appétit féroce qui comptent, les idéaux humanistes sont alors, souverainement, écartés d’un coup de pichenette désinvolte.
Mais quand donc l’homme deviendra-t-il vraiment humain ?
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