Trois syndicats se plaignent de pressions, saisissent le Bureau international du travail

Dans une missive adressée à la section algérienne du Bureau international du travail (BIT) trois syndicats autonomes, à savoir le Syndicat national autonome des travailleurs de l’électricité et du gaz – Sonelgaz (Snategs) -, le Syndicat national autonome du personnel de l’administration publique (Snapap) et le Syndicat national autonome des travailleurs de la poste se plaignent de subir des pressions de la part du gouvernement.

Dans cette déclaration datée du 25 janvier, dont TSA détient une copie, les rédacteurs de cette plainte affirment : « Nous sommes des syndicats qui subissons des pressions fortes, une oppression plus forte encore et un abus caractérisé de la part du gouvernement algérien. Plusieurs dirigeants syndicalistes ont été licenciés du fait de leurs activités syndicales. De nombreux délégués syndicaux ont été licenciés. Pire encore, ils sont poursuivis, abusivement, en justice. C’est pour vous dire ce qu’endurent les syndicalistes en Algérie ».

Après avoir cité nommément l’ensemble des syndicalistes victimes de licenciements, les auteurs de cette lettre indiquent : « Le ministère du Travail, de l’emploi et de la Sécurité sociale a fait fi de toutes les plaintes introduites par les syndicats pour la protection des syndicalistes par la mise en œuvre de la Convention internationale n°135 concernant la protection des délégués syndicaux. Par conséquent, il s’agit là d’une violation flagrante de cette Convention pourtant ratifiée par la République algérienne notamment dans les dispositions de ses articles 2, 3, 4 et 5. Ce qui porte une profonde atteinte à l’action syndicale. Il s’agit également d’une violation de la législation locale contenue dans la loi 90-14 relative aux modalités d’exercice du droit syndical notamment dans les dispositions relatives aux protections et aux facilités dans ses articles allant de 50 à 57 ».

Selon le même document, il est fait état que plusieurs syndicalistes du Snategs ont été condamnés à des amendes du fait de leurs activités syndicales et sont accusés d’infractions privatives de liberté. « Le gouvernement algérien n’a pas observé les résultats et recommandations du Comité d’Experts de l’Organisation internationale du travail qui ont recommandé à l’Algérie, lors de la session de juin 2015, de réintégrer tous les travailleurs licenciés en application de la Convention n°87 relative au droit syndical. Ces recommandations sont restées lettre morte. Le gouvernement algérien, par ces manquements, viole la charte de l’Organisation internationale du travail. Ce qui exige votre intervention avec rigueur pour faire respecter cette charte », dénoncent les trois syndicats.

La saisine du Bureau international du travail vise à « obliger le gouvernement algérien à honorer ses engagements internationaux par le respect strict de toutes les Conventions internationales approuvées notamment la Convention n°135 qui protège les délégués syndicaux contre les licenciements abusifs et la Convention n°87 qui confirme le droit de s’organiser ».

Les syndicalistes exhortent le gouvernement à respecter la loi 90-14 relative aux modalités d’exercice du droit syndical et la mise en œuvre de tous les mécanismes internationaux par ses Conventions pour la protection du droit syndical en Algérie.

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