Laurent Stefanini, l’homme de Juppé en Algérie

À 43 ans, l’homme d’affaire français au parcours atypique fait figure de porte-parole d’Alain Juppé en Algérie. Demain et mardi, il sera en première ligne à Alger pour la visite du candidat à la primaire du parti Les Républicains. Retour sur le parcours de ce natif de Toulon, installé dans le pays depuis plus de dix ans.

Une carrière internationale et l’Algérie comme point d’ancrage

Pour Laurent Stefanini, l’aventure africaine débute à Abidjan quand il est nommé directeur des filiales du groupe informatique Bull à tout juste 29 ans. Mais l’expérience ivoirienne tourne court lorsque la crise politique rattrape le pays à l’automne 2004. Pas refroidi, il saute immédiatement sur l’occasion de revenir en Afrique lorsqu’un nouveau poste lui est proposé en Algérie. « J’avais déjà compris les relations qui étaient importantes entre la France et l’Algérie par mon éducation et par le fait que je sois né dans le sud de la France », explique-t-il.

Onze ans plus tard, il se souvient toujours de son arrivée sous la neige. Une météo rare mais qui augure d’un bel avenir. Ancien responsable des activités du groupe Alcatel Lucent dans le pays pendant près de quatre ans, il refuse de partir lorsque la multinationale lui propose une mutation. « J’ai renoncé à ma carrière pour l’Algérie parce que j’y crois », indique celui qui dirige désormais sa propre entreprise.

Pour créer Fibr’Access, société qui opère sur le marché porteur de la fibre optique, Laurent Stefanini n’hésite pas à dépêcher certains de ses anciens employés. Sur ses nouveaux partenaires, il dira simplement : « je les ai promus car ils étaient travailleurs, engagés, parce qu’ils méritaient cette ascension sociale et qu’avec leur concours j’arrive à faire évoluer ma société ». Une société installée à Oran, Constantine et Alger et qui emploie près de 50 personnes selon les projets décrochés.

« C’est du travail, celui qui veut gagner rapidement, ne doit pas venir en Algérie. Ici, la clef du succès, c’est la présence, la persévérance et la patience ».

La politique, un « engagement citoyen »

Pour le chef d’entreprise, qui a été conseiller du commerce extérieur à l’ambassade de France à Alger avec pour mission de promouvoir les coopérants et l’investissement des PME françaises en Algérie, l’engagement n’est pas que politique mais aussi citoyen. « Il n’y a pas de diplomatie sans économie, il ne faut pas que de petites phrases nous polluent au quotidien », explique-t-il.

« On répond aux appels d’offres de l’État algérien. Est-ce que l’on doit être discrédité parce qu’on a un président qui entretient de mauvaises ou de bonnes relations ? Ma fonction est de mobiliser les 35 000 Français et je ne parle pas de binationaux car ça nous renvoie à la déchéance de nationalité que je conteste formellement », explique le président du comité de soutien en Algérie à la candidature d’Alain Juppé.

Selon lui, Alain Juppé est le seul à avoir la stature d’un « homme d’État » capable de réduire le chômage, problème qu’il pense le plus important à l’heure actuelle. Le maire de Bordeaux, ville jumelée à Oran, fait d’ailleurs figure de favori et arriverait en tête de la primaire, selon les derniers sondages.

Alain Juppé choisit Alger pour son premier meeting à l’étranger

Dans le cadre de sa visite de trois jours qui débutera le 31 janvier, Alain Juppé tiendra son premier meeting à Alger, le 1er février à l’hôtel Aurassi. « Nous invitons tous ceux qui le souhaitent à assister à cette rencontre. Alain Juppé tient à ce que le meeting soit ouvert à l’ensemble des Algériens. Tout le monde est bienvenu », précise Stefanini.

« L’Algérie est l’un des partenaires les plus importants de la France », poursuit l’entrepreneur. « Il y a 35 000 personnes inscrites au consulat français à Alger et il n’y a pas un Algérien qui n’ait pas une relation directe avec la France à travers la famille, un ami, un cousin installé en France. Nous avons décidé de commencer par l’Algérie car Alain Juppé connait bien ce pays et il a une vision gaullienne des rapports avec l’Algérie. Les relations de la France dans son prolongement maghrébin constituent pour lui un des challenges les plus importants ».

Et au sujet de la concurrence au sein de la droite française, Laurent Stefanini estime que le candidat Juppé est celui qui inspire le plus la sympathie. « Je ne vois pas quelqu’un en Algérie qui soit d’accord avec la révision des accords d’Evian. Selon le président qui sera élu, les relations entre l’Algérie et la France seront radicalement différentes ».

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