Initiative cherche perfection

Lancée en mai 2014, le système de télédéclaration à la Sécurité sociale est loin de connaître l’engouement voulu par les autorités de l’Etat. D’après les chiffres communiqués par la direction chargée du recouvrement à Alger, il y aurait en moyenne quelque 100 à 150 employeurs par jour qui utilisent cette nouvelle plateforme pour faire leurs déclarations. «Le but de cette nouvelle procédure est d’alléger cette mission aux employeurs et les encourager à déclarer les salaires et salariés ainsi que l’assiette de cotisation», déclare M. Bour, sous-directeur du recouvrement et du contentieux à la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés (CNAS). «En plus, elle nous garantit une fiabilité de l’information, étant donné que c’est à l’employé de remplir ses propres données. Cela nous permet d’arriver à un taux de zéro erreur et surtout responsabiliser une seule personne en matière de saisie des données : l’employeur. Elle permet aussi à ce dernier de gagner énormément de temps en lui offrant une plateforme internet accessible à distance et à tout moment. Elle lui évite aussi les longues files d’attente, les pénalités de retard et surtout la surcharge de travail sur les agents des différentes caisses les jours des déclarations, notamment les fins de mois, de trimestre et d’année.» Notre interlocuteur explique que malgré toute l’importance que revêt cette nouvelle plateforme qui existe depuis près de deux ans, les employeurs n’y adhérent pas réellement. La moyenne quotidienne reste infime par rapport au nombre croissant d’employeurs. Une idée non aboutie Les raisons sont presque logiques, selon les quelques employeurs rencontrés à l’agence de la CNAS de Didouche Mourad. La première est le manque d’information de la présence de ce type de déclaration. «Je n’ai appris la présence de cette déclaration à distance que dernièrement», s’exclame l’un d’eux. «Même si elle paraît facile en matière d’accès, elle reste, à mon humble avis, incomplète vu que je dois toujours me déplacer à mon agence pour finaliser la procédure de déclaration.» Il argumente son opinion, qui est partagée par bon nombre d’employeurs, par l’absence de la possibilité de procéder au payement en ligne de ses cotisations et de la signature électronique. A défaut de ces deux facteurs aidant, l’employeur ne s’est toujours pas débarrassé des longues heures d’attente devant les guichets afin d’obtenir le fameux cachet de son agence et la remise de son chèque ou de son ordre de versement. Devant un tel état de fait et la contrainte obligatoire de se déplacer à l’agence, plusieurs pourvoyeurs d’emplois ont préféré bouder cette procédure et rester sur le système classique. Pourtant, ce que réclament les employeurs aujourd’hui figure sur la liste des perspectives annoncées par les responsables du secteur qui tardent à être concrétisées sur le terrain. Devant les bonnes intentions de ces responsables, il est prévu, à travers cette plateforme, la consultation du compte cotisant par l’employeur, la déclaration d’activité et de salariés, l’édition des attestations de mise à jour, la transmission des mises en demeure, la consultation du relevé de carrière par les assurés sociaux, l’échange de courrier et le règlement des cotisations par le «e-paiement». Une chose est sûre : la concrétisation de ces perspectives n’est pas pour demain.

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