La publication au Journal officiel du décret fixant la liste des produits éligibles au crédit à la consommation a levé le dernier obstacle pour le lancement de ce produit bancaire au grand public.
Les banques s’attellent à finaliser leurs procédures pour le retour du crédit à la consommation qui a été suspendu en 2009. Dans quelques jours, les Algériens pourront demander un crédit bancaire pour par exemple acquérir une Renault Symbol, la seule voiture éligible, un smartphone Condor ou un autre produit fabriqué en Algérie.
Pour connaître le mode d’emploi du crédit à la consommation, TSA a contacté Mohamed Arabi, Secrétaire général de Société Générale Algérie. « Pour notre part, on sera opérationnel, au plus tard, le 1er février. Nous allons lancer d’ailleurs une campagne de communication pour faciliter aux clients la procédure », explique-t-il.
Certificat de conformité
Le crédit à la consommation est ouvert seulement aux produits fabriqués ou assemblés en Algérie contrairement à ce qu’il était avant 2009. Et pour prouver l’« algérianité » du produit, le gouvernement à instaurer un certificat de conformité pour les producteurs nationaux. « L’arrêté interministériel [publié la fin de l’année 2015, NDLR] stipule que le producteur doit délivrer une attestation pour prouver que le produit est bien fabriqué ou assemblé en Algérie. Pour le moment, il n’y a pas un texte uniforme pour dire comment va être rédigé exactement cette attestation. Mais le but c’est d’apporter [par le demandeur du crédit, NDLR] la preuve que le produit est bien fabriqué ou assemblé localement », explique Mohamed Arabi.
Outre cette attestation, le client doit présenter à la banque un dossier classique : facture pro-forma, attestation de travail, fiche de paie, et d’autres documents prouvant sa solvabilité, selon notre interlocuteur.
Taux d’intérêt
Pour le taux d’intérêt, aucun plafond n’a été fixé. « Le taux d’intérêt est actuellement en discussion chez nous et il fait partie des dernières choses qu’on fixe. Au début on attendait de voir quels types de produit seront éligibles, le volume des demandes et la réaction de la place bancaire. Il faut savoir que le taux d’intérêt doit couvrir le risque de non-remboursement et chaque banque aura le sien. À mon avis, notre taux variera, plus ou moins, entre 7 et 10% », révèle M. Arabi.
Le montant maximum d’emprunt n’est pas plafonné aussi par la loi. Il dépendra des revenus du demandeur à condition que le remboursement ne dépasse pas 30% du salaire net par mois sur une période allant de trois mois à 5 ans.
Société Générale n’a pas élaboré d’offres spécifiques pour chaque produit éligible. Elle a, par ailleurs, signé des partenariats avec des producteurs nationaux éligibles au crédit à la consommation afin d’orienter les clients. « On a déjà signé un certain nombre de partenariats avec des entreprises nationales. Au minimum, une dans chaque gamme », assure Mohamed Arabi.
Rentabilité
Quant à la rentabilité de ce type de produit bancaire, elle n’est pas garantie. « Il est encore tôt de parler de rentabilité. En fait, on ne sait pas s’il va y avoir un engouement. Pour que le crédit à la consommation soit rentable, il faut vraiment deux facteurs : du volume et de la quantité. Pour le moment, ce ne sont que des petits dossiers sans beaucoup de volume en comparaison au crédit à la consommation d’avant 2009, où toutes les voitures étaient éligibles et on avait ce qu’on appelait les crédits ‘non-affectés’ pour le mariage, hadj et autres. Actuellement, les produits sont restreints et sur le segment des véhicules, il n’y a que la Renault Symbol qui est éligible », explique-t-il.
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