Le calvaire du propriétaire algérien d’un des restaurants ciblés, piégé par un « journaliste algérien »

Depuis le début de la semaine, Hamid-Dimitri Mohamadi, Algérien, gérant du « Casa Nostra », restaurant italien situé dans le 11e arrondissement de Paris, endure un véritable procès d’intention.

Accusé d’avoir vendu les images pour 50 000€

Tout commence par la diffusion, le 19 novembre, des images de la fusillade, filmées par la vidéosurveillance du restaurant par le Daily Mail. Dans les colonnes du Guardian, le tabloïd britannique justifie alors le procédé en invoquant une information relevant de « l’intérêt public », obtenue après « une féroce compétition impliquant des médias français et internationaux ».

50 000 €, c’est la somme qui aurait été déboursée par le journal britannique, avance Djaffer Ait Aoudia, journaliste qui collabore avec plusieurs médias. Ce dernier a même filmé ce qu’il décrit comme la transaction en caméra cachée et a donné les images à Canal + qui les a diffusés dans l’édition du 23 novembre du Petit Journal. La diffusion de cette caméra cachée a provoqué un véritable tollé en France.

Reste que le propriétaire du restaurant nie en bloc et affirme ne pas avoir touché d’argent ni même avoir vendu la vidéo. Il pense plutôt que c’est une personne de son entourage, « un cousin éloigné », précise-t-il à RTL, qui serait impliqué dans la transaction.

Trompé par le journaliste « kabyle »

Le propriétaire met également en cause Djaffer Ait Aoudia pour son comportement tout au long du processus. Il déclare ainsi que le journaliste lui aurait conseillé à plusieurs reprises de vendre ses images, lui offrant même la somme de 12 000€.

« C’est surtout lui qui m’a proposé de prendre de l’argent. Je lui ai dit que je n’en voulais pas. Il voulait que je lui envoie par mail. Il m’a poussé et m’a dit que c’était dommage de ne pas gagner cet argent-là…», affirme-t-il dans Rue 89.

Pour expliquer sa présence sur les lieux de la transaction, le journaliste évoque aussi «  une certaine proximité qui s’est établie » avec le propriétaire. « On est kabyle tous les deux, ça s’est fait comme ça », dit-il lors de son intervention dans Le Petit Journal. Le propriétaire confirme : « Il y avait beaucoup de journalistes qui voulaient filmer dans mon restaurant et j’étais perdu. Je n’ai pas l’habitude de parler à la presse. Il est venu et il m’a dit : « Les journalistes sont des chacals je vais t’aider et te protéger ». J’étais content de l’avoir avec moi. Je lui ai même proposé de venir chez moi à la maison, parce que je pensais qu’il était sincère.  Finalement, il était là pour me piéger. Je lui ai montré les images, j’allais les lui donner gratuitement. », affirme-t-il.

Djafar Ait Aoudia propose des articles sur le contenu de la caméra de surveillance. Le Monde raconte avoir refusé : « Alors qu’il avait filmé à son insu le propriétaire pour le confondre, le journaliste a proposé au Monde un sujet-texte décrivant le contenu des images de la Casa Nostra, auxquelles il avait « eu accès ». Il disait avoir été en contact avec le Daily Mail, qui allait publier les images. Mais il n’a pas parlé d’une transaction dont il aurait été témoin. Sa proposition semblait floue, elle a été refusée », écrit le journal français dans son édition de ce jeudi.

Réputation entachée

Le patron du restaurant, qui avait proposé gratuitement puis décrit les images à TSA, explique être désintéressé et affirme sur France 2, avoir montré sa vidéo à plusieurs personnes sans aucune contrepartie.  

Mais le mal est fait. Après les événements de Paris, les médias ne parlent que des attentats, l’émotion est forte, l’indignation aussi. Cette « affaire » qui s’étale sur plusieurs jours et les dernières images publiées par Canal +, indignent les internautes français.

« Depuis la diffusion de ces images, je ne dors pas. J’ai reçu des dizaines de messages d’insultes et de menaces de mort. Mon personnel est paniqué. On ne comprend pas pourquoi cet acharnement et surtout pourquoi Canal + a cité nommément notre restaurant. Ils ont cherché à nous exposer », regrette Mohamadi.

Sur la page Facebook du restaurant, les insultes pleuvent et certains se prêtent au jeu des amalgames.

Capture

D’autres,  plus modérés, prônent la présomption d’innocence.

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Face à ses accusations, le propriétaire algérien a décidé de faire appel à un avocat et a porté plainte contre Djafar Ait Aoudia. « Canal+ n’aurait pas dû citer le nom du restaurant. Ils nous ont exposés gratuitement et de manière dangereuse ».

TSA a tenté de joindre Djafar Ait Aoudia, mais il a refusé de répondre.

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