Accusé de favoriser les intérêts des étrangers et des lobbies, le gouvernement se mure dans un silence coupable

Les accusations envers le gouvernement formulées par l’opposition continuent de s’empiler. D’abord le Front des forces socialistes (FFS). Chafaa Bouiche, président du groupe parlementaire du parti à l’APN, a dénoncé les « ministres dont les noms ont été cités dans des affaires de corruption et dont certains sont encore au gouvernement [qui] ont accaparé des portefeuilles ministériels leur permettant de vendre notre pays à la mafia locale et aux sociétés étrangères ». « Des milliards ont été volés, les biens des Algériens ont été pillés et se sont retrouvés dans les poches des responsables qui ont acheté des appartements luxueux à l’étranger et ouvert des comptes en banque à l’étranger avec des millions de dollars », a déclaré le député du FFS.

Dans le même temps, le parti islamiste Ennahda, dans un communiqué publié mercredi 25 novembre, a dénoncé « la faillite économique du gouvernement et le recours aux solutions de facilité comme couverture pour faire passer les projets de lobbies faisant pression sur l’État », ainsi que l’annonce d’une « série de mesures de cessions des richesses nationales à des parties que le peuple ne connaît pas, liées à des agendas qui servent le pouvoir avec l’argent du peuple ».

Les critiques du FFS et d’Ennahda s’ajoutent à celles fréquentes du Parti des travailleurs, notamment de sa présidente Louisa Hanoune. Cette dernière a accusé des ministres au sein du gouvernement de « travailler pour des intérêts étrangers, pour l’ancien colonisateur, à travers des contrats ». « Il y a une recolonisation sans frais […] De plus en plus, l’Algérie ressemble à un protectorat, comme le Sénégal », ajoute Hanoune. Mohamed Touhami, député du PT à l’APN, a quant à lui accusé nommément le ministre de l’Industrie, Abdeslam Bouchouareb, « de favoriser les opérateurs français ». « Il est quand même incompréhensible qu’on donne tout ou presque aux Français depuis l’arrivée de ce ministre », a dénoncé Touhami.

Face à l’accumulation des accusations, le gouvernement a opté pour le silence. Cette stratégie aurait été compréhensible si les critiques provenaient seulement du parti ayant fait de l’outrage à son fonds de commence. Or dans le cas présent, les accusations politiques proviennent d’horizons politiques différents.

La démarche de cette opposition ne semble pas coordonnée mais plutôt la résultante d’inquiétudes réelles quant à la cession de l’État à des intérêts étrangers. La gravité des accusations devrait donc au moins pousser les plus hauts membres du gouvernement à démentir les accusations. Si celles-ci sont infondées, les ministres mis en cause devraient au minimum demander réparation face à l’atteinte portée à leur réputation.

Autrement, l’opinion publique serait définitivement tentée d’adhérer au vieil adage qui veut que celui qui se tait consent, et que les accusations ne sont peut-être pas si infondées que cela.

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