Trois jours après la bousculade tragique à Mina près de La Mecque ayant fait 717 morts dont quatre algériens, la polémique autour de la responsabilité de l’Arabie Saoudite n’est pas prête de s’éteindre. L’Arabie Saoudite continue d’être sous les feux des critiques pour son organisation jugée défaillante du hadj.
C’est une nouvelle fois l’Iran qui mène la charge contre l’Arabie Saoudite. « Le gouvernement d’Arabie Saoudite doit accepter l’énorme responsabilité de cette catastrophe », a tranché l’ayatollah Ali Khamenei, qui a décrété trois jours de deuil après la mort de 131 Iraniens durant la bousculade. Même discours tenu par le président iranien Hassan Rohani, qui a demandé au « gouvernement saoudien d’accepter ses responsabilités » dans cette catastrophe. Des manifestations pour dénoncer « le régime [saoudien] malveillant et incompétent » ont même été organisées à Téhéran vendredi après la prière.
Au-delà du nombre important de victimes parmi ses ressortissants, l’Iran fait historiquement partie des rares, si ce n’est la seule, nation musulmane à remettre en cause la mainmise des Saoudiens sur La Mecque et Médine, considérés comme deux lieux saints de l’islam. « L’Arabie Saoudite est incapable d’organiser le pèlerinage », a en ce sens déclaré l’ayatollah Mohammad Emami Kashani, l’imam qui a mené la prière du vendredi à Téhéran. « La gestion du hadj doit être remise aux pays islamiques », a-t-il ajouté. Un dirigeant turc du parti au pouvoir à Ankara, du président Erdogan, a pour sa part estimé que si elle était chargée de le faire, la Turquie organiserait un meilleur pèlerinage que l’Arabie Saoudite, rapporte dhnet.
En guise de communication officielle, les responsables saoudiens ont d’abord commis le sérieux faux pas d’imputer l’origine de l’accident à « l’indiscipline des pèlerins », l’un d’eux allant même jusqu’à accuser une délégation africaine. Les autorités saoudiennes ont par la suite tenté de se rattraper en promettant une enquête « rapide et transparente », tandis que le roi Salmane a ordonné « un réexamen » de l’organisation du hadj. Le drame de Mina, accompagné de son lot d’images de cadavres entassés les uns sur les autres, assène en tout cas un nouveau sérieux coup à l’image et à la crédibilité de l’Arabie Saoudite. Il intervient à peine douze jours après la tragédie de la chute d’une grue à La Mecque ayant fait 107 morts, dont deux Algériens. Un drame qui aurait aussi pu être évité si des mesures de sécurité suffisantes avaient été prises par les autorités saoudiennes.
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