Miloud Chorfi : un salaire exorbitant, des décisions contestables  

Mouloud Chorfi, président de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel, et son équipe sont bien traités. Alors que le gouvernement prône la rigueur, l’État se montre généreux avec ceux chargés de contrôler les médias audiovisuels.

Selon un décret publié au dernier Journal officiel, la rémunération de Miloud Chorfi s’élève à 320 000 dinars par mois, soit autant qu’un ministre et beaucoup plus qu’un PDG d’une entreprise publique de production.

Les membres de son équipe bénéficient également d’un bon traitement : « Le montant brut des indemnités allouées mensuellement aux membres de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel est fixé à deux cent quatre-vingt mille dinars (280 000 DA) », précise le décret signé par Abdelmalek Sellal.

Pour quelles missions ? Pour l’instant, l’Autorité de régulation de l’audiovisuel, composée de personnalités sans envergure ni connaissance particulière du monde des médias modernes, n’a produit aucune réflexion ni esquissé le moindre projet visant à réguler un secteur déjà plongé dans l’anarchie alors qu’il est à ses débuts. Ses seules initiatives portent sur des actes de censure qui visent des chaînes de télévision… de droit étranger.

Depuis quelques jours, les décisions de Miloud Chorfi suscitent beaucoup d’interrogations. Hier, au moment où le ministère de la Communication adressait une sévère mise en garde aux chaînes de télévision privées accréditées en Algérie contre l’apologie du terrorisme et de la violence, le président de l’Autorité de régulation choisissait d’avertir KBC – une chaîne non accréditée en Algérie – sur une émission politique satirique.

L’initiative de Miloud Chorfi a provoqué une réelle confusion et suscité des critiques : pourquoi dénoncer une émission satirique politique et se taire sur des émissions qui font clairement l’apologie de la violence et du terrorisme ?

La question qui est posée est de savoir s’il s’agit d’une maladresse de la part du président de l’Autorité de régulation ou d’un calcul politique de la part de cet élu du RND, proche d’Ahmed Ouyahia. Une chose est sûre : réputé peu courageux, Miloud Chorfi n’aurait pas pris de telles initiatives sans s’assurer d’une protection au sommet du pouvoir.



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