Francois Hollande à Alger : diplomatie ou politique intérieure ?

À l’heure où l’avion de François Hollande fend les airs pour rejoindre Alger, un mystère demeure : le voyage du président français répond-il à un impératif diplomatique ou à des considérations de politiques intérieures ?

En 2012, 86% des musulmans de France avaient opté pour le candidat socialiste lors du second tour de la présidentielle selon un sondage Ifop. Parmi eux, on l’imagine, une forte proportion de Franco-Algériens, très majoritaires dans ce pays.

Mais au sein de cet électorat, les espoirs ont vite laissé la place à la déception. Déception suite à l’enterrement d’une promesse de campagne, celle d’accorder le droit de vote aux Étrangers aux élections locales. Déception après la montée de l’islamophobie et de la politique du gouvernement, jugée trop timorée en la matière surtout après les attentats de Charlie Hebdo en janvier dernier. Déception enfin, pour les plus religieux, de l’adoption du mariage pour tous, qui ouvre le droit aux couples du même sexe de convoler en justes noces.

À Alger, François Hollande devrait parler de ce pont humain estimé, selon les sources, entre deux et cinq millions de personnes.

Mais il serait réducteur, à deux ans de la présidentielle, de ne voir dans cette visite qu’une manœuvre électoraliste. L’aspect diplomatique, sans nul doute, prédomine. Alors que la France est toujours sous menace terroriste, six mois après l’attaque de Charlie Hebdo, François Hollande vient aussi s’assurer que son « voisin méditerranéen » tient fermement la barre sécuritaire. Les situations au Mali et le chaos en Libye seront au centre des discussions avec Abdelmalek Sellal et Abdelaziz Bouteflika.

Côté français, il convient de montrer qu’aucune influence n’est oubliée dans la lutte contre le terrorisme islamiste. Après la vente d’avions Rafales à l’Égypte, après la visite en mai en Arabie Saoudite, après le raffermissement des liens avec le Qatar, la France signifie qu’elle ne néglige pas les puissances d’Afrique du Nord, au premier rang desquelles l’Algérie, élevée au rang d’ « amie ».

Un message qui, là encore, devrait être répété par François Hollande.



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